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Cette semaine les regards de nos experts se tournent vers l’allègement de charges pour deux épisodes riches en bons conseils. Ils seront animés par deux experts RH de chez Ayming : Christelle Dechelette, directrice d’activité audit des charges sociales et Matthieu Collonge, manager RH.
L’allègement des charges est un des gros sujets RH à absolument connaître pour réaliser des économies conséquentes. Mais, c’est un sujet qui suscite aussi beaucoup d’interrogations. Qui a le droit à ces aides ? Quelles sont-elles ? Comment les obtenir ? Découvrez les réponses à vos questions grâce à la parole de nos experts.
Dans ce podcast, nous aborderons les sujets suivants :
- Les différentes aides à l’embauche
- Le cas des alternants pour l’allègement de charges
- L’allègement de charges pour les emplois francs
Bonne écoute ! 🎧
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Ecouter l’épisode 1 du podcast « La voix des RH » sur l’allègement de charges
Christelle Dechelette : Bonjour à toutes et à tous, Christelle Dechelette, directrice d’activité audit des charges sociales au sein de Ayming. J’ai plus de 20 ans d’expérience dans ce secteur d’activité du conseil aux entreprises.
Pour apporter notre regard extérieur et aider les entreprises à sécuriser et optimiser les calculs de charges sociales, j’ai le plaisir de vous retrouver au sein du Podcast Ayming « la voix des RH » pour parler allégement de charges.
Je suis accompagnée de Mathieu Collonge, Manager et expert du sujet et qui est en contact permanent avec les DRH et responsables paye des entreprises.
Matthieu Collonge : Bonjour à tous, je travaille effectivement depuis plus de 10 ans chez Ayming, et je suis spécialisé sur l’optimisation des charges sociales pour nos clients de toute taille et de tout secteur d’activité.
Christelle Dechelette : Merci Mathieu. Alors j’ai évoqué la thématique des charges sociales et je pense que nous aurons l’oreille des RH sur ce sujet.
En effet, le contexte n’est pas simple aujourd’hui pour les services RH.
D’une part, la hausse générale des coûts, plus particulièrement des salaires avec l’augmentation de 12,5% du SMIC, ses 2 dernières années.
D’autre part, il y a une forte tension sur le recrutement avec une situation inédite de plein emploi.
Il existe aujourd’hui en effet des dispositifs pour aider les entreprises à passer le cap. Ce qu’on constate, c’est que malheureusement, tous ces leviers ne sont pas forcément connus ou pleinement exploités.
Pour les RH, c’est difficile de démêler les nœuds de tous ces dispositifs actuellement, et d’en tirer le plein bénéfice parmi l’ensemble des leviers possibles.
Je vous propose de nous arrêter sur 2 dispositifs qui nous semblent très intéressants dans le contexte actuel :
- Les aides à l’embauche, orientées vers des jeunes et certaines personnes inscrites à Pôle Emploi.
- Les allégements de charges visant à limiter les cotisations sociales pour les bas salaires.
Je vous propose de commencer par les aides à l’embauche dans ce premier épisode.
Nous poursuivrons ensuite sur les allégements dans le second épisode, la semaine prochaine.
Alors Mathieu, est-ce que tu peux aujourd’hui nous présenter ces aides à l’embauche ?
Les différentes aides à l’embauche pour l’allègement de charges
Matthieu Collonge : L’aide à l’embauche c’est un dispositif qui fait plutôt actualité aujourd’hui, puisqu’elle concerne les jeunes qui s’inscrivent dans le plan d’action mis en place par le gouvernement : Un jeune, une solution.
Il existe aujourd’hui 4 types d’aide qui peuvent se cumuler pour favoriser l’embauche.
- L’aide à l’alternance qui cible les jeunes qui veulent entrer dans le monde du travail. On parle donc des aides pour l’embauche des contrats d’apprentissage ou de professionnalisation.
- L’aide à l’alternance qui est spécifique pour les apprentis ou contrats pro qui sont en situation de handicap. Celle-ci est souvent méconnu car les entreprises se focalisent plus sur la déclaration d’emploi de travailleurs handicapés. Elles ne savent pas toujours qu’elles peuvent cumuler cette déclaration obligatoire avec cette aide à l’alternance.
- Les alternants mais uniquement au contrat de professionnalisation et qui étaient inscrits à Pôle emploi avant leur embauche.
- L’aide emploi franc qui concerne les salariés qui étaient inscrit à Pôle emploi également. Et issu de quartiers référencés comme quartier prioritaire de la politique de la ville.
En résumé, nous avons une partie des aides pour les alternants et une autre partie pour certains salariés qui étaient inscrits à Pôle Emploi.
Christelle Dechelette : Merci Mathieu, c’est très clair, effectivement, on voit qu’il y a des dispositifs quand même assez particuliers, précis et donc on peut se demander comment les entreprises connaissent ces dispositifs et surtout comment elles les maîtrisent.
Allègement de charges : le cas des alternants
Matthieu Collonge : Alors concernant l’embauche des alternants, les entreprises connaissent les aides. La difficulté est plus au niveau de la mise en œuvre.
Il faut être assez réactif : l’entreprise a 5 jours pour déclarer certains types d’embauche.
Et puis c’est assez chronophage, à la fois la partie de déclaration mais également de suivre le remboursement de ces aides.
Enfin, le dernier point, c’est que la majorité des contrats alternance sont conclus sur des périodes estivales entre juin et septembre. Justement, une période où les services RH sont en congés.
Concernant les emplois francs, c’est à dire les salariés au chômage et issus de quartiers prioritaires, ce sont les plus méconnus. La difficulté, c’est plus sur l’identification des salariés éligibles car l’entreprise n’a pas toujours la connaissance : soit de la situation précédente du salarié inscrite ou non à Pôle emploi, soit si son lieu de résidence est bien dans un quartier dit prioritaire.
Dans une même rue, certains numéros peuvent être éligibles à l’aide à l’embauche et les autres non. Il faut donc une analyse détaillée à chaque embauche de ses salariés.
Christelle Dechelette : Tu soulignes effectivement le côté chronophage pour les entreprises. C’est vrai que les entreprises doivent gérer, s’organiser pour assurer ce suivi correctement et bien identifier toutes les personnes éligibles.
Est-ce que tu peux aussi compléter en nous détaillant quels sont les organismes qui interviennent auprès des services RH ? Y a-t-il de la complexité ?
Est-ce que ça signifie que les entreprises peuvent perdre les droits à ces aides ?
Matthieu Collonge : Effectivement, il y a des sommes qui ne sont pas récupérées.
Jetons un coup d’œil sur les différentes aides :
- 6000€ pour les alternants de moins de 30 ans, dès la première année (jusqu’en 2027)
- 4000€ pour les apprentis
- 5000€ pour les contrats de professionnalisation qui sont en situation de handicap
- 2000€ pour les contrats pros qui était inscrits à Pôle Emploi avant l’embauche
- 4000€ si ce contrat de professionnalisation a plus de 45 ans
Des sommes non négligeables, on le voit.
Christelle Dechelette : Donc si je compte bien 6000€, 4000€ ou 5000€, 2000€… On est entre 12 à 13 000€ par recrutement, c’est conséquent !
Matthieu Collonge : Pour certains recrutements qui rempliraient les différentes conditions.
Christelle Dechelette : Et concernant les emplois francs qu’en est-il ?
L’allègement de charges pour les emplois francs
Matthieu Collonge : Pour les emplois francs, on parle de 5000€ par an pendant 3 ans pour les salariés inscrits à Pôle Emploi issus de quartiers prioritaires.
Ça peut donc aller jusqu’à 15 000€ au total par salarié.
Seulement 10% des entreprises demandent ce dernier dispositif, ce qui reste encore très limité.
Déclarer les embauches : vers quel organisme se tourner ?
Christelle Dechelette : Pour revenir à ce que je disais tout à l’heure, est-ce que tu peux aussi nous repréciser les structures, les organismes vers qui déclarer les embauches et celles qui vont verser les sommes ?
Matthieu Collonge : Alors bien sûr, pour déclarer les alternants, les services RH s’adressent à leur OPCO.
Tout se passe par leur service en ligne. Il y a 11 OPCO en France qui regroupent les différentes branches professionnelles. Il est possible d’ailleurs de connaître son OPCO sur le site France Compétence en indiquant son numéro de SIRET.
Pour ce qui concerne les emplois francs, l’interlocuteur est Pôle Emploi.
Pour le paiement, c’est encore différent, c’est l’ ASP, l’agence de service des paiements qui procède au versement des aides pour les alternants sur le compte SILAE de l’employeur.
Concernant les emplois francs, c’est bien pôle emploi qui valide les paiements mais l’ASP qui débloque les fonds, toujours.
Il convient de préciser que l’employé ne reçoit son versement que s’il est toujours présent au moment de la mise à jour du dossier, c’est-à-dire tous les 6 mois.
Christelle Dechelette : De nos jours l’alternance se répand, tu parles aussi de tous ces montants, de cette évolution des différents dispositifs. On peut se poser la question s’il y a des freins chez les DRH ?
Est-ce que certains secteurs d’activité, du fait de leur spécificité, rencontrent des difficultés ?
Matthieu Collonge : Effectivement, il y a encore des doutes.
Il est vrai que selon le métier de l’employeur, il peut y avoir des difficultés à trouver un CFA à proximité. C’est pourquoi il peut être intéressant de se rendre, pour les entreprises, sur le site 1 jeune 1 solution qui va centraliser toutes les offres.
L’employeur peut ainsi avoir un rayon d’action beaucoup plus grand, beaucoup plus large pour recruter ces candidats.
D’autre part, certains employeurs craignent que l’apprenti ne reste pas dans l’entreprise à la fin du contrat. D’où l’intérêt de bien gérer leur intégration.
Le rôle du maître d’apprentissage est donc primordial pour accompagner l’alternant. Et les services RH doivent également prendre du temps pour ces jeunes afin de pouvoir les conserver à l’issue de leur contrat.
Nos clients citent régulièrement ces exemples, ce qui nécessite un véritable travail de la part des entreprises.
Christelle Dechelette : Merci Mathieu pour ce partage. On a pu ainsi bien comprendre les différents dispositifs, les enjeux de ces dispositifs, comment les entreprises sont en lien avec les organismes sociaux et comment elles doivent s’organiser en interne.
Vous l’aurez compris, dans le contexte actuel, il y a des solutions pour agir sur les charges. On vient de le voir dans cet épisode sur les aides à l’embauche.
Je vous propose de poursuivre la semaine prochaine avec une autre facette, les allégements de charges sociales anciennement réduction Fillon.
Merci de nous avoir écoutés. Retrouvez l’ensemble de nos podcasts de notre chaîne la voix des RH sur Ausha et sur toutes les plateformes. À la semaine prochaine, au revoir.
Matthieu Collonge : Merci beaucoup, au revoir.
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