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La Voix des RH : Vers une DRH transformée ? avec Jean-Claude Le Grand, DRH du Groupe L’Oréal

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Avis d'expert
février 4, 2025

Des échanges concrets et dynamiques sur les enjeux RH, des réponses pragmatiques et novatrices apportées par des experts… Découvrez « La Voix des RH » notre podcast RH Ayming !

Ecouter le podcast « la voix des RH « 

Dans cet épisode 🎙️ Jean-Claude Le Grand, Directeur Général des Relations Humaines du Groupe L’Oréal, partage avec nous sa vision avant-gardiste des enjeux liés à l’organisation du travail, à l’innovation RH, à l’IA et à l’engagement dans un monde en constante évolution.

💡 Au programme :

  • Les clés d’une organisation du travail réussie : entre télétravail équilibré et espaces repensés, découvrez comment L’Oréal conjugue productivité et qualité de vie au travail.
  • Une diversité exemplaire : retour sur 20 ans d’initiatives qui ont fait de L’Oréal un leader mondial en matière d’inclusion.
  • Des talents engagés et épanouis : focus sur les stratégies d’attractivité et de fidélisation des collaborateurs, même en période d’incertitude globale.

L’innovation au service des RH :

  • Intelligence artificielle : levier d’excellence ou défi pour l’esprit critique ?
  • L’importance d’une approche à long terme dans un monde instable, et le rôle clé des RH dans l’accompagnement des équipes face aux crises.
  • La philosophie RH de L’Oréal : innover, élargir les perspectives et rester là où on ne les attend pas.

👍 Vous avez apprécié cet épisode ? Partagez vos réflexions et découvrez comment ces enseignements peuvent transformer vos pratiques RH !

Bonne écoute ! 🎧


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Ecouter l’épisode de « La Voix des RH : Vers une DRH transformée ? avec Jean-Claude Le Grand, DRH du Groupe L’Oréal

Frédéric Ferrer : Bonjour et bienvenue, je suis Frédéric Ferrer et ravi de vous accueillir pour cette nouvelle saison de La Voix des RH, le rendez-vous exclusif proposé par Ayming. Aujourd’hui, nous avons un invité exceptionnel. La créativité et l’humain sont au cœur de son ADN, et il a su insuffler une nouvelle dynamique à la fonction RH. Mesdames et messieurs, j’ai le plaisir d’accueillir Jean-Claude Le Grand, directeur général des relations humaines du groupe L’Oréal. Bienvenue, Jean-Claude.

Jean-Christophe Le Grand : Bienvenue à toi, cher Frédéric.

Frédéric Ferrer : Merci à toi, Jean-Claude, de te prêter à cet exercice et de nous recevoir au siège de L’Oréal. Nous allons aborder de nombreux sujets : l’humain, la responsabilité, l’innovation, les talents, ainsi que les grandes évolutions et révolutions comme l’intelligence artificielle et l’attractivité des entreprises. À la fin de notre entretien, tu auras également un message à transmettre. Pour commencer, quel regard portes-tu sur l’état du monde actuel, en tant que DRH d’un groupe implanté dans le monde entier ?

Jean-Christophe Le Grand : J’appartiens à une génération qui a vu tomber le mur de Berlin et émerger l’Europe centrale. À l’époque, je pensais que Hong Kong se résumait à des magasins de disques bon marché et que voyager au Mexique impliquait forcément une tourista.
En fait, j’ai eu la chance pendant ces 30 dernières années de faire le tour du monde et de voir un monde ouvert : ouverts aux dialogues, ouverts aux commerces, ouverts aux échanges, dits, entre guillemets, globalisés.

Et aujourd’hui, effectivement, j’ai quand même plus d’inquiétude. Nous vivons dans un monde qui se referme et où les conflits se multiplient.
La semaine dernière, j’ai eu l’entretien de performance du directeur de notre filiale en Israël. Il ne savait pas de quoi demain serait fait.
Nous avons des centaines de collaborateurs en Israël, mais nous avons aussi été boycottés dans certains pays arabes. Nous ne faisons pas de politique, mais nous sommes malgré tout pris dans ces tensions.

Nous ne faisons pas de politique, mais nous sommes malgré tout pris dans ces tensions. Pendant ce temps, la guerre en Ukraine continue. Aujourd’hui, à l’heure où on se rencontre, Donald Trump, à 18 heures, va prononcer ses premiers mots. Tout le monde se demande ce qui va se passer, ce qui va augmenter, ce qui va impacter nos équipes au Mexique, qu’est-ce qu’on va faire avec notre usine canadienne si d’un seul coup, il y a des taxes incroyables.

Donc, dans ce monde où L’Oréal c’est 14 000 collaborateurs aux Etats-Unis, 15 000 en Europe, plus de 90 000 au niveau Monde… Il y a des gens partout qui sont touchés par tous ces sujets en permanence.

Frédéric Ferrer : On attend souvent des entreprises qu’elles prennent position.

Jean-Christophe Le Grand : Oui, ou du moins qu’elles soutiennent leurs collaborateurs. Par exemple, en Californie, nos équipes ont dû faire face aux incendies dévastateurs. La semaine dernière, quatre de nos employés ont perdu leur maison. Nous avons immédiatement décidé d’ouvrir notre siège en Californie pour les héberger. C’est inédit : partir travailler le matin et apprendre en rentrant qu’on a tout perdu. Face à de telles situations, nous devons réagir rapidement et efficacement.

CARE : quelle politique diversité et inclusion chez L’Oréal ?

Frédéric Ferrer : Tu parlais, Jean-Claude, justement, d’accompagnement des collaborateurs dans des situations compliquées, comme celle qu’on a vue avec la Californie ou l’arrivée de Donald Trump, il y a quelques semaines. Qu’est-ce que tu fais, toi, au quotidien, dans cette longue tradition du CARE, le share & care, la couverture sociale ? Peux-tu nous en dire plus ?

Jean-Christophe Le Grand : Depuis plusieurs semaines, nous avons eu beaucoup de questions sur notre politique en matière de diversité et d’inclusion. Mais par exemple, « Quelle est notre politique en matière de diversité et d’inclusion ? ». Cette question qui nous semblait être une question progressiste, et bien c’est un sujet que nous portons depuis plus de vingt ans.

Frédéric Ferrer : Parce que c’est toi qui l’as construit cette politique de diversité il y a 20 ans.

Jean-Christophe Le Grand : Oui, tout à fait.

Frédéric Ferrer : Au moment où on n’en parlait pas.

Jean-Christophe Le Grand : A une époque où peu de gens en parlaient. Aujourd’hui, nous avons une fonction mondiale dédiée à la diversité, à l’inclusion et à l’équité. Certains critiquent ces politiques en parlant de « wokisme », mais ce n’est pas le sujet. Il ne s’agit pas d’idéologie, mais simplement de justice sociale et d’égalité des chances.

Frédéric Ferrer : Et il y a une fonction mondiale de responsable de la diversité ?

Jean-Christophe Le Grand : Absolument, tout à fait. D’ailleurs, je vais profiter de 2025 pour le rappeler, puisque j’ai pris cette responsabilité en 2005. En 2005, le groupe a décidé de créer une fonction mondiale de diversité.

A l’époque nous parlions de diversité et inclusion. Et maintenant de diversité, inclusion et équité.

Mais d’un seul coup, c’est comme si c’était bien d’abandonner tous ces efforts consistant à payer des hommes et des femmes de la même façon, à permettre à des gens en situation de handicap de faire un parcours professionnel au niveau des autres, à prendre des gens d’origine ethnique diverses, ou qui auraient une orientation sexuelle. C’est dingue. Donc d’un seul coup, tout ça, tu dis non, en fait, ça ne marche plus. C’est l’essence même d’une entreprise, tu vois.

Frédéric Ferrer : On est allé trop loin dans le wokisme ?

Jean-Christophe Le Grand : Je ne suis même pas sûr de savoir ce que ça veut dire. Je ne suis même jamais rentré dans le débat. Payez des hommes comme des femmes. Il n’y a pas besoin de faire du wokisme.

Attractivité et fidélisation. Comment améliorer la gestion des talents ?

Frédéric Ferrer : Parlons des talents. Comment attirer des profils diversifiés et éviter d’avoir des clones au sein de l’entreprise ?

Jean-Christophe Le Grand : Si tu veux, c’est aussi assez amusant. En réalité, j’ai eu la chance, grâce à des rencontres et des hasards, d’exercer mon métier chez L’Oréal pendant presque 30 ans, après avoir passé 7 ans dans d’autres entreprises avant de rejoindre le groupe. Donc, en 2025, cela fera 37, 38 ans que je travaille. Ce qui est intéressant, c’est que, comme dans beaucoup de choses que j’ai observées au fil des ans, il y a énormément de personnes qui parlent, mais beaucoup moins qui passent à l’action.

Moi, j’ai toujours entendu la guerre des talents.

Là, on sortait post-Covid d’une tension, sois disant les entreprises ne trouvaient pas de gens. D’un seul coup, tout le monde se met à faire du recrutement. Là encore, il faut de la permanence.

Si tu veux, là, le marché est plus tendu. Nous, on a un programme qui s’appelle L’Oréal pour la jeunesse, qui consiste à donner 25 000 opportunités à des jeunes. Cette année, on a doublé le nombre de recrutements de jeunes dans le monde. On a recruté 1300 jeunes dans ce qu’on appelle maintenant un MTip programme.

Frédéric Ferrer :  Je crois qu’il y a près de 1000 apprentis par an aussi.

Jean-Christophe Le Grand : Rien qu’en France. C’est 1000 apprentis. Quand on a commencé l’apprentissage en 1993, on n’a pas pris 1000 apprentis. Oui, on a testé, on a appris, on s’est trompé.
Mais on a tout de suite senti que c’était intéressant. Contrairement aux idées reçues, l’apprentissage ne concerne pas seulement les métiers manuels : nous avons des apprentis dans nos restaurants d’entreprise, au siège, et même dans les directions.

Frédéric Ferrer : Ici à Clichy ?

Jean-Christophe Le Grand : À Clichy, au siège du groupe, jusqu’à des dirigeants.
Donc si tu veux, l’idée c’est ça, c’est de commencer des choses.

Donc par exemple sur l’image de marque en tant qu’employeur, je me rappelle très bien, j’avais aussi cette responsabilité il y a 25 ans. Tu pourrais me dire, j’ai fait tous les métiers, c’est comme ça qu’on m’a formé. Mais il y a 25 ans, on a établi cette image de marque. Tout le monde disait, ouais, mais L’Oréal, vous faites ça, vous faites du marketing.

Non, on ne fait pas du marketing. On a établi cette image de marque. On est aujourd’hui, ça fait 58 ans.

Frédéric Ferrer : On parle souvent des jeunes, mais qu’en est-il des seniors ? Beaucoup de choses sont faites pour les seniors, les 50 ans et plus.

Jean-Christophe Le Grand : Bien sûr. Tout simplement, parce que 30% de nos collaborateurs ont plus de 50 ans.
Parce qu’en plus, nous allons bientôt avoir cinq générations au sein de l’entreprise.
Et nous pensons qu’il est possible d’accompagner les collaborateurs sur le long terme.
Ce n’est pas une question d’être dépassé ou trop âgé. On ne parle même pas de carrière au sens strict – d’ailleurs, je ne sais pas vraiment ce que cela signifie – mais plutôt d’un parcours, d’une aventure.

Sommes-nous capables de gérer les collaborateurs sur la durée, ou bien décidons-nous qu’à 50 ans, c’est fini ? Qu’à 55 ans, c’est encore pire : on les met dehors et on laisse la collectivité s’en charger ? Ce n’est pas ainsi que nous fonctionnons chez L’Oréal.

Frédéric Ferrer : C’est l’émancipation en fait qui t’anime…

Jean-Christophe Le Grand : La liberté en fait. Si tu me demandes, mon combat : toute ma vie c’est de rendre les gens le plus libre possible. Pour être libre il faut être fort. Il faut avoir la possibilité de te former, la possibilité de te reformer, la possibilité d’évoluer, de voyager.

Pour être libre il faut être fort.

Frédéric Ferrer : De donner des perspectives, c’est souvent ça qui manque.

Jean-Christophe Le Grand : Bien sûr. Parce que c’est difficile.
Tu sais, en fait, de plus en plus, je suis en train d’y réfléchir.
Là, j’ai fait un post LinkedIn pour contredire quelqu’un. D’abord, j’aime bien garder l’esprit de contradiction. J’aime bien aller sur mon compte LinkedIn, dont je m’occupe moi-même. Je n’ai pas de Community manager. Je réponds aux gens.

Et ça m’amuse parce que c’est quelqu’un qui expliquait le pouvoir de dire non.
Et qui te citait Tony Blair en disant : C’est génial. Tony Blair c’est un grand leader parce qu’il dit non.

Moi je dis non, la force c’est de dire oui.

Parce que dans ma vie j’ai dit oui à plein de choses que j’étais au départ pas capable de faire.
Et j’ai dû me dépasser, j’ai dû aller plus loin. C’est tellement plus compliqué de dire oui, c’est tellement simple de dire non.

Frédéric Ferrer : Parce qu’en disant « oui », tu prends un engagement et tu as intérêt à le tenir.

Jean-Christophe Le Grand : En effet, tu te mets en difficulté. Tu imagines bien ce que cela implique lorsque je dis oui à un candidat ou à un laboratoire.

Bien sûr, cela peut parfois rendre mes équipes nerveuses, car j’imagine que beaucoup pensent, dans mon dos, que je dis oui trop souvent. Mais si je le fais, c’est parce que, pendant très longtemps, j’ai aussi dû dire non, comme tout le monde.

Et je me suis rendu compte que dire non dans ma fonction c’est hyper facile, hyper simple.
Ce qui est difficile c’est de dire oui. Il faut être engagé, tenir, essayer de faire quelque chose.

Frédéric Ferrer : Jean-Claude tu as coutume de dire que : c’est parce qu’on fait ça qu’on est riche et pas parce qu’on est riche qu’on fait ça.

Jean-Christophe Le Grand : Oui parceque les gens disent tiens L’Oréal c’est bien, vos résultats sont formidables… Mais c’est par toute une politique sociale qui a démarré bien avant moi.
Bien sûr. Encore ce matin, j’en discutais avec mes équipes. Si l’on prend, par exemple, la question de la diversité ou le programme Share & Care, qui existe depuis maintenant 13 ans, nous considérons en réalité que notre engagement a commencé bien plus tôt, dès les années 70.

À cette époque, une avancée majeure avait été initiée par François Dalle. D’ailleurs, tout à l’heure, j’ai salué une jeune femme de mon équipe qui s’apprête à partir en congé maternité. Ce congé porte aujourd’hui le nom de congé Schweller, en hommage à Jeanne Schweller, car nous avons rapidement instauré ici un congé maternité de 14 semaines.
Certains pourraient trouver cela dépassé, mais pour nous, c’est plus que jamais d’actualité.

En France, Madame Meyers prend le temps d’écrire un petit mot à chaque collaborateur qui devient parent, accompagné d’un cadeau symbolique. Ce qui me marque, c’est ce que les gens m’envoient ensuite. C’est amusant d’ailleurs, car, comme je le disais récemment, beaucoup me partagent des photos de leurs enfants, aujourd’hui âgés de 20 ans, avec ce cadeau – une timbale.

Et puisque nous parlons d’hommage, nous venons de lancer un nouvel appel d’offres pour nos crèches. Rodolphe Kahn, qui avait commencé à travailler avec nous au début de l’aventure Babylou, a justement expliqué dans une vidéo que, depuis le lancement du programme il y a plus de 18 ans, certains des enfants accueillis dans les crèches L’Oréal à Levallois sont aujourd’hui de jeunes adultes.

L’idée, ce n’est pas de faire une chose, c’est de faire des choses.

Souvent, un mec dit, non, non, on est concentré, nous, on fait une chose. On fait des crèches. Ok, mais tu peux faire plein d’autres choses.
Nous, on est concentré. Et en plus, on le fait à un an, deux ans. Nous, on fait des choses sur la durée et on les fait très longtemps.

Frédéric Ferrer : Quand je parle de famille, considères-tu que c’est un terme approprié pour L’Oréal ?

Jean-Christophe Le Grand : Absolument. Même pour les entreprises performantes, et non dans une logique paternaliste qui enferme. Au contraire, il s’agit de créer un cadre propice, y compris dans les moments difficiles. C’est souvent ce que j’explique aux collaborateurs.

Engagement et absentéisme : où en est-on ?

Frédéric Ferrer : Parlons engagement et absentéisme. Comment mesures-tu cet engagement et quelles actions mets-tu en place ?

Jean-Christophe Le Grand : L’engagement est un pilier fondamental pour nous. Nous le mesurons régulièrement via des enquêtes internes. Dans certains pays, nous enregistrons jusqu’à 11 points de plus que les benchmarks du marché, avec un taux d’engagement autour de 79-80 %. Nous suivons également cet engagement à travers les efforts que nous déployons. Par exemple, nous monitorons de près l’engagement de nos équipes en Ukraine. Il est crucial pour elles de constater que nous sommes restés à leurs côtés.

Frédéric Ferrer : Une véritable fierté d’appartenance.

Jean-Christophe Le Grand : Oui, immense. Une partie de nos collaborateurs ukrainiens a été accueillie à Paris au début du conflit, puis relocalisée en Roumanie, parce que c’est quand même plus simple géographiquement, c’est à 10 heures de transport en commun ou même en voiture.

Mais il y a aussi un engagement extrêmement fort de nos équipes en Russie, malgré la complexité du contexte. Nous avons choisi de respecter les sanctions en arrêtant la vente de nos marques de luxe, contrairement à certains de nos concurrents. Cette cohérence et cette transparence renforcent la confiance de nos équipes.

Il y a ici un engagement extrêmement fort. Pour moi, c’est une démonstration claire – et c’est la même chose en Israël. Nos collaborateurs voient concrètement ce que nous faisons, et cet engagement joue un rôle clé : en constatant notre politique sociale et humaine, ils s’investissent davantage. Résultat, l’absentéisme reste relativement faible.

À l’inverse, si l’on regarde certains revirements de grandes entreprises sur les politiques de diversité, je pense qu’elles auront plus de mal à attirer des talents. Il est facile de faire de grandes déclarations ou de publier des posts sur les réseaux sociaux, mais la réalité finit toujours par rattraper les discours. Si une entreprise finit par enfermer ses collaborateurs dans des cadres rigides et oppressants, elle risque de créer un environnement peu attractif. Et honnêtement, je ne suis pas certain que beaucoup aient envie de travailler dans un monde comme celui-là.

Frédéric Ferrer :
L’Oréal est classée parmi les marques préférées au monde, notamment chez les étudiants.

Jean-Christophe Le Grand : Oui, tout à fait, depuis plusieurs années, aux côtés des grandes entreprises technologiques américaines.

Ce classement témoigne de nos valeurs et de notre engagement sur le long terme. Nous nous demandons toujours : que reste-t-il des engagements pris en période de crise ? Ce qui compte, c’est la capacité à maintenir une vision à long terme.

Par exemple, il y a cinq ans, en pleine crise du Covid, nous avons été confrontés à un défi collectif sans précédent. Nous n’avons jamais adopté une approche radicale du type full remote, ni imposé un retour forcé au bureau. Nous avons toujours défendu un équilibre, en considérant que nous sommes des êtres sociaux qui ont besoin d’interactions.

Frédéric Ferrer : Les valeurs ne passent pas en visioconférence.

Jean-Christophe Le Grand : Moins bien, c’est certain. Et encore moins avec un masque. Nous avons commencé à introduire la flexibilité dès les années 2010, bien avant que le télétravail ne devienne une nécessité. Mais nous avons toujours privilégié un juste milieu. Certaines entreprises, après avoir prôné le full remote, imposent aujourd’hui un retour en présentiel à 100 %. Il est essentiel de trouver un équilibre et de respecter les besoins de chacun.

IA dans les RH : magique ou tragique ?

Frédéric Ferrer : Autre sujet, puisqu’on parle de la tech, avec Jean-Claude Legrand, l’IA. Tout le monde parle de l’IA.

Jean-Christophe Le Grand : Et saute sur sa chaise comme un cabri, oui. Et surtout, c’était il y a 18 mois.

Frédéric Ferrer : Mais il y en a qui disent, bon, alors c’est magique, c’est tragique. Toi, l’IA par rapport à l’Oréal, qu’en penses-tu ?

Jean-Christophe Le Grand : Moi je dis, c’est fantastique.

Frédéric Ferrer : Parce qu’il y en a qui disent quand même, ça va détruire un nombre incalculable d’emplois.

Jean-Christophe Le Grand : Ils n’en savent rien, comme d’habitude. Ils parlent sans savoir. Et j’épargnerai les grandes banques d’affaires ou les grands cabinets de conseil qui nous ont annoncé 300 millions, 60 millions d’emplois supprimés… C’était le concours.

Moi, il y a quelque chose qui me marque toujours. C’est pourquoi, dans des moments comme ça, il faut toujours annoncer que ça va être une catastrophe ?

Frédéric Ferrer : On aime bien les mauvaises nouvelles.

Jean-Christophe Le Grand : J’ai l’impression. En tout cas, moi non. Non pas que je ne les aime pas particulièrement, mais j’essaye de les contrer. Donc, si vous voulez, l’intelligence artificielle, c’est fantastique. C’est une nouvelle opportunité. Il faut la contrôler, la gérer. Et il faut s’en saisir.

Tu vois, nous, on a déjà formé 40 000 personnes. Je me suis moi-même formé, au même titre que j’ai formé.
Moi, tu vois, je ne suis pas né dans le monde de l’Internet. J’avais poussé mes parents à avoir un Minitel chez moi, à Aix-En-Provence, dans les années 80. J’étais derrière mon Minitel, ça m’amusait, j’essayais de comprendre.

J’ai forcé mes parents à essayer d’avoir Canal+, en 84, même si on avait des moyens relativement limités. Mon père m’avait fait confiance.
Mais si tu veux, moi, je suis toujours féru d’ailleurs, c’est pour ça.

Il y a une expression chez L’Oréal qui dit « saisir ce qui commence. » L’intelligence artificielle, ça a déjà commencé il y a longtemps, mais commence une accélération. Est-ce qu’on la saisit ? Est-ce qu’on est autour de la table ou est-ce qu’on est juste dans le menu ?
Donc nous, notre vision, chez L’Oréal, c’est de se dire d’abord, comme toujours, ça va être sur les gens. Donc on a formé 40 000 personnes et on est en train d’accélérer.

Frédéric Ferrer : Donc c’est une acculturation, c’est ouvrir les yeux ?

Jean-Christophe Le Grand : C’est de former. C’est de ne pas faire peur. C’est ne pas dire « ça va supprimer ton job ». Peut-être ça va te faire de toi un employé augmenté.

Frédéric Ferrer : T’es en train de nous dire que ça va te tirer les gens vers le haut ?

Jean-Christophe Le Grand : C’est ce qu’on a chez nous. Nous les démonstrations qu’on a, même dans des jobs qui paraissent à moindre qualification dans des call centers par exemple. D’un seul coup monte en performance.
Est-ce que c’est pas génial comme idée de se dire que les gens qui étaient pas très performants, le deviennent ? Est-ce qu’on a envie de laisser les gens en bas ? Non.

D’ailleurs notre activité de formation s’appelle éducation permanente.

Tu peux me dire aussi c’est un vieux mot, c’est ringard, c’est dépassé… Au contraire, on pense que c’est d’une modernité absolue. D’abord on forme. Ensuite, on crée un outil qui s’appelle L’Oréal GPT, qui est utilisé par 20 000 personnes par semaine et qui jouent avec.

Frédéric Ferrer : Donc, ça veut dire que ça leur facilite le quotidien sur des tâches chronophages.

Jean-Christophe Le Grand : Maintenant, tout le monde le voit. Ça ne va pas te remplacer, ça te fait un gain de productivité.
Maintenant, qu’est-ce que je fais de ce temps ? Est-ce que c’est bien que des jeunes consultantes ne finissent plus à 22 heures tous les soirs pour faire des tâches idiotes ? Probablement.
On réalise de ce temps gagné, que c’est pas mal. Moi, je trouve que c’est pas mal. Est-ce que ça va nous tuer ? Je suis incapable de dire.

Frédéric Ferrer : Il faut poser les bonnes questions à l’intelligence artificielle et se poser les bonnes questions.

Jean-Christophe Le Grand : C’est pareil. Moi, je dis, on n’est pas plus con que chez Chat GPT.
C’est pareil. Moi, je dis, on n’est pas plus bête que chez ChatGPT.
D’abord, j’apprends à tout instant. Là, tu es venu avec ton équipe, j’ai rencontré des gens que je ne connaissais pas, j’ai vu d’autres visages, mon cerveau, pareil, il faut que je me tienne, lui, elle. Et c’est pareil avec tes questions.

Frédéric Ferrer : L’esprit critique, Jean-Claude, avec l’IA ?

Jean-Christophe Le Grand : C’est le plus important. C’est à cela qu’on prépare aussi nos collaborateurs.

Justement, nous avons montré à nos dirigeants, il n’y a pas très longtemps, que nous avons lancé une formation sur la culture qui permet aux dirigeants de prendre un peu de temps pour la réflexion. Elle dure cinq jours ici en France, c’est un peu plus court aux États-Unis et en Asie en raison des coûts élevés, ce qui faisait que nos séminaires duraient plus de trois jours. Mais l’essence de cette formation, centrée sur la culture, le décodage et la compréhension de la culture, est de se confronter à des perspectives variées.

C’est pour cela qu’elle est déployée par zone géographique et non pas uniquement avec une vision française. Bien que notre culture française soit formidable et se veuille universelle, elle mérite d’être challengée, non pas dans une logique de « wokisme », mais dans une démarche de respect et d’intelligence des autres.

Ce que fait cette formation, qui s’appelle le Séminaire des Capucins, c’est de développer l’esprit critique. C’est essentiel pour l’avenir d’avoir des personnes capables de discerner ce qui est fake ou non. Les valeurs seront en effet moins éternelles.

Le rôle de la QVCT dans l’engagement des collaborateurs

Frédéric Ferrer :  Autre sujet toujours concernant l’engagement des collaborateurs et l’absentéisme. Beaucoup de col bleu, chez L’Oréal. On a tendance à l’oublier.

Jean-Christophe Le Grand : Bien sûr, bien sûr. Des milliers. Des dizaines d’usines partout.

Frédéric Ferrer : Qu’est-ce que tu fais par rapport à ces sujets de QVT, ces sujets de TMS ?

Jean-Christophe Le Grand : D’abord, c’est extrêmement clé pour nous, donc on a beaucoup travaillé sur l’ergonomie. C’est des choses qu’on a renforcées dans les dernières années.
Alors, je ne te dis pas que tous nos collaborateurs dans les centrales logistiques — on en a une centaine dans le monde — portent des exosquelettes. Mais effectivement, ça serait intéressant d’ailleurs.

Tu sais, souvent ce que j’essaie de dire, c’est que c’est bien de discuter avec moi, mais allons ensemble dans une usine et posons vraiment les bonnes questions aux gens. Est-ce que vos conditions de travail se sont améliorées ? Et nous, on pense que oui, puisque nous avons vu notre absentéisme baisser.

On suit l’absentéisme de près, comme le lait sur le feu.

C’est un indicateur. Là aussi, cela peut paraître un indicateur du passé, un peu comme quand les gens te demandent des avances sur leur salaire, ou quand ils te disent que l’inflation est trop forte.

Mais nous, on a déjà porté, dès 2019, le salaire minimum pour un ouvrier ou une ouvrière en France à 2 000 euros. Cela l’était il y a six ans, et on a continué à l’augmenter. Mais moi, tu ne peux pas venir me dire que tu as du mal à boucler tes fins de mois et, en même temps, que tu ne utilises pas ton intéressement ou ta participation, parce que tu laisses l’argent stocké pendant cinq ans pour le réinvestir. Tu vois, on a lancé une politique, dès 2018, d’actionnariat salarié.

C’étaient des plans tous les deux ans, maintenant ce sont des plans tous les ans. C’est l’une des innovations qu’on a mises en place en 2024. Donc, il y a eu un plan d’actionnariat salarié, et 44 000 salariés détiennent des actions L’Oréal. Cela a une dimension pédagogique hyper importante. Ça aide à regarder le cours de temps en temps, et à se dire : « Tiens, en fonction des résultats, le cours peut fluctuer, ce n’est pas magique non plus. »

Et notre cours, il n’est pas en crypto-monnaie. Je sais que la crypto-monnaie est très à la mode, mais tu vois, moi, je préfère prendre du recul. Ce n’est pas que je sois blasé ou que j’ai tout vu, mais je garde une certaine distance. Quand les gens viennent me dire qu’un bitcoin valait 69 000 dollars le 5 novembre et qu’il en vaut 109 000 ce matin, je leur dis : « Bon, allez les garçons, ça ne remonte pas jusqu’au ciel, faites attention. » On va quand même regarder ça de près, mais on ne va pas tout mettre en crypto pour finir par perdre la clé et ne pas savoir où c’est.

Il faut garder raison. Je pense que ce qui est hyper important dans ce monde, plus il est agité, plus il est incertain, c’est justement d’avoir des repères. Il faut dire : « Écoutez, on a appris des choses, et on va essayer de vous en faire part », d’où l’importance des seniors. On peut être seniors parce qu’on a vu plein de choses, pas parce que, d’un seul coup, on est dépassé, vieux, et qu’il faut passer à autre chose.

Frédéric Ferrer : Tu as toujours eu ce temps d’avance, tu sors du cadre dans la fonction RH. Comment tu vois la fonction RH sur les années à venir ?

Jean-Christophe Le Grand : Il y a plein d’endroits où les gens parlent des autres sans les avoir jamais rencontrés. Ils sont dans des holdings, dans des sièges sociaux, éloignés du terrain. Dans la fonction RH, c’est pour cela qu’il y a une dizaine d’années, on a vu des romans, des films sur la brutalité des ressources humaines, sur l’idée même de « tuer un RH », car ce sont des personnes qui, elles-mêmes, t’avaient mis en difficulté.

Moi, je pense que si on travaille avec des gens qui font l’essence même du métier, c’est-à-dire qui sont à la rencontre de l’autre et qui n’hésitent pas à donner, c’est un métier qui ne fera que se développer et qui ne parlera pas qu’à des robots. Moi, aujourd’hui, je suis dans des usines, et je parle avec des ouvriers et des ouvrières qui travaillent déjà avec des robots.

Frédéric Ferrer : Tu penses que le Covid a mis en lumière l’importance du RH ?

Jean-Christophe Le Grand : Non, ça dépend. Ce que cela a mis en avant, c’est que si les gens font ce métier uniquement parce qu’il y a une accélération depuis le Covid, en termes de visibilité ou de mise en avant, ce n’est pas la peine, qu’ils fassent autre chose.

Moi, quand je suis arrivé dans cette fonction, ça n’intéressait personne. C’était complètement latéralisé. C’est aussi pour ça que je me bats. Par exemple, pour la déféminisation de certaines fonctions. Pourquoi il y a-t-il beaucoup de femmes dans les métiers de la communication ? Les femmes sont-elles plus douées pour la com, ou pensez-vous que c’est un métier moins important ? C’est pareil pour les ressources humaines.

Pourquoi n’y avait-il pas assez de femmes dirigeantes ? Ce n’est pas parce que les femmes ne sont pas bonnes pour diriger, mais parce qu’elles sont jugées plus compétentes pour communiquer ? Elles ont plus de sensibilité que moi ? Moi, je suis une femme comme les autres alors. La vérité, c’est que ce sont des fonctions qui étaient considérées comme subalternes. La question, c’est : est-ce qu’on attaque la finance ? Est-ce qu’on attaque le business ? Est-ce qu’on attaque les P&L ? C’est là qu’il faut des femmes. Ce n’est pas uniquement dans des fonctions qui étaient perçues comme des fonctions de support.

Les ressources humaines, c’était cette fonction de support. On disait que les femmes avaient plus de qualités de compréhension, mais elles n’en ont pas plus que toi ou moi.

Frédéric Ferrer : Comment tu définirais le ou la RH ? On a beaucoup parlé de business partner. Est-ce que c’est un expert ou une experte ? Est-ce que c’est généraliste ?

Jean-Christophe Le Grand :En fait, je vais vous la faire courte, mais ce que j’utilise avec mes équipes, c’est que beaucoup de RH pensent qu’ils sont en train de copiloter l’entreprise.
Et pour cela, c’est un travail sur le long terme. Être copilote, c’est être en confiance avec des dirigeants pour leur dire à droite, à gauche.
En réalité, beaucoup de RH font encore du stop sur le bord de la route, et personne ne s’arrête. Beaucoup de RH ont des obligations légales.

Donc, si l’entreprise est contrôlée, on va les sortir de la boîte à gants pour dire : « Regarde, j’ai mon gilet, j’ai mon X et mon truc. » Ou alors, ils sont à l’arrière de la voiture, mais dans le fauteuil bébé.

Donc, si tu veux rêver d’être dans la voiture, d’être dans la décision, c’est un super rêve. Mais quand on arrive sur le parking, il ne faut pas se tromper.

D’abord, il y a aussi beaucoup de RH qui pensent qu’ils peuvent faire du business. C’est autre chose.

Moi, tu vois, j’ai toujours essayé de rester à ma place, mais ma place, c’est d’être à côté. Et de faire en sorte que ce que je peux être amené à dire, même si parfois, si tu demandes l’avis des gens à l’oral, il y en a qui vont me trouver excessif, et d’autres qui vont me trouver fou. Ce qui me fait rire, c’est d’avoir gardé ce que j’étais, tout en étant maintenant plus âgé. On peut dire que c’est parce que le mec a 40 ans, mais moi je suis le même à 60.

Frédéric Ferrer : C’est ça Jean-Claude Le Grand Touch, si on peut appeler ça comme ça ?

Jean-Christophe Le Grand : Non, Jean-Claude Le Grand Touch, c’est surtout de ne pas être complaisant. Moi, je ne suis pas quelqu’un de complaisant.

Frédéric Ferrer : Pas de flagornerie ?

Jean-Christophe Le Grand : Non. En fait, c’est amusant. La question que tu me poses m’a fait réfléchir à quelque chose.

Il se trouve que plein de gens me demandent pourquoi je m’appelle Jean-Claude. Enfin, ils ne me le demandent pas directement, mais quand ils le font, c’est parce que même pour notre génération, c’est un prénom du passé.

Donc, j’explique que c’est grâce à ce prénom que je suis animé, parce qu’à un âge très jeune, j’ai compris, à travers ce prénom, et je vais expliquer d’où il vient, que dans la vie, tu n’as pas le choix, il faut aller vite.

En fait, c’est le prénom d’un de mes oncles, qui s’est tué à 20 ans. Et quand on m’a donné ce prénom et qu’on m’a raconté l’histoire, je n’ai jamais cru que j’irais plus loin que 20 ans. Parce que je me suis toujours dit : « Putain, pourquoi m’ont-ils donné ce prénom ? »

Frédéric Ferrer : C’est intense ce que tu dis là.

Jean-Christophe Le Grand : Oui, bien sûr. Et donc, du coup, j’ai cette urgence. Moi, je suis dans l’urgence. Je me suis toujours dit, déjà, quand il est mort à 22 ans, que je vais avoir 22 ans. Je ne pensais pas avoir cet horizon. Donc, je me suis programmé comme ça. Moi, je suis dans le moment où là, je peux m’effondrer devant toi. Donc, si tu veux, je suis toujours dans cette idée d’avancer et de ne pas perdre de temps. Moi, je viens des classes moyennes. Donc, j’ai dû faire plein de choses dans ma vie. Je ne suis pas né avec une cuillère d’argent dans la bouche.

Frédéric Ferrer : Quel message tu voudrais transmettre aux DRH qui nous écoutent ?

Jean-Christophe Le Grand : De ne pas procrastiner. D’arrêter d’imaginer de faire des trucs.

C’est amusant parce que souvent, je regarde sur LinkedIn. Moi, je fais partie de cette génération, je suis arrivé dans cette fonction, et ça n’intéressait pas grand monde. J’ai vu plein de gens arriver dans cette fonction, et je trouve que c’est génial. C’est génial s’ils viennent pour les bonnes raisons. C’est-à-dire, si c’est pour siéger dans un comité de direction, si c’est pour avoir du pouvoir et ne rien en faire…

Tu sais, quand je suis très investi, je dis que c’est le plus beau métier du monde, souvent exercé par des gens qui ne le méritent pas. Pour moi, mériter ce métier, c’est toucher aux gens, et d’ailleurs, c’est pour ça que je m’en retire de temps en temps, parce que tout le monde n’a pas le permis de conduire et encore moins le permis de conduire avec les autres, particulièrement. Il y a aussi cette question : est-ce que les gens sont vraiment capables d’aller au contact des autres, de les aider, ou veulent-ils juste du pouvoir et de la visibilité ? Si c’est ça, changez de métier. Vous n’avez pas de raison d’exercer.

C’est un trop beau métier, mais surtout trop important, parce que tu peux vraiment impacter la vie des autres.

Alors, est-ce que tu as envie d’impacter positivement, de donner une solution, d’avancer, ou juste d’être un flic et dire, ‘Ah non, ça, ce n’est pas possible, je peux pas, je veux pas.’ Tu peux pas savoir. Mais même ici, en interne, au sein de mes équipes, je sens bien que je les exaspère. Mais c’est comme ça.

Frédéric Ferrer : Passionnant et inspirant comme toujours. Il porte bien son nom Jean-Claude Legrand.
Merci à toi cher Jean-Claude.

Jean-Christophe Le Grand : Merci à toi.

Ecouter l’épisode de « La Voix des RH : Vers une DRH transformée ? avec Jean-Claude Le Grand, DRH du Groupe L’Oréal

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