La R&D
Les travaux de R&D ont été définis et codifiés par l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE), chargée d’assurer la comparabilité des informations entre les pays membres de l’organisation (manuel de Frascati, 2002). Ils englobent les travaux de création entrepris de façon systématique en vue d’accroître la somme des connaissances, y compris la connaissance de l’homme, de la culture et de la société, ainsi que l’utilisation de cette somme de connaissances pour de nouvelles applications.
Je connais bien cette définition puisqu’elle permet d’identifier les activités éligibles au Crédit Impôt Recherche de nos clients. Par mon expérience, je préciserais cette définition en disant qu’au final la R&D ambitionne de constituer un vivier d’idées et de concepts plus ou moins avancés voire plus ou moins réalisables. En sortie des départements R&D, l’entreprise dispose d’un potentiel de nouveaux produits et/ ou services qui doivent encore trouver leur marché.
L’innovation
La dernière version du manuel d’Oslo définit quatre catégories d’innovations :
- de produit (bien ou prestation de service) : elle correspond à l’introduction d’un bien ou d’un service nouveau ou sensiblement amélioré sur le plan de ses caractéristiques ou de l’usage auquel il est destiné ;
- de procédé : il s’agit d’implémenter une méthode de production ou de distribution nouvelle ou sensiblement améliorée ;
- d’organisation : elle correspond à la mise en oeuvre d’une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques, l’organisation du lieu de travail ou les relations extérieures de la firme ;
- de marketing : c’est l’utilisation d’une nouvelle méthode de commercialisation impliquant des changements significatifs de la conception ou du conditionnement, du placement, de la promotion ou de la tarification d’un produit.
L’action d’innover se positionne dans la continuité de la R&D puisqu’elle a aussi été définie à la Cité des Sciences en 2005 comme le fait de « réussir le pari de lancer de nouveaux produits (l’iPod, la voiture hybride…), de nouveaux services (le Wi-Fi, le paiement par mobile…) ou de nouvelles sources de matière première ou d’énergie (plastiques recyclés, géothermie…). Il peut s’agir aussi de nouveaux modes d’organisation (le flux tendu…), de nouvelles méthodes (la vente en ligne…) et procédés (la cuisson sous vide…) ». Innover c’est donc puiser dans le vivier de la R&D ou une autre source d’invention pour réussir la commercialisation d’une nouveauté. Ces activités à la croisée de plusieurs expertises peuvent être portées soit par la R&D soit par le marketing.
J’observe également une tendance s’installer pour les structures les plus conséquentes : il s’agit de la création de Directions de l’innovation en charge d’assurer l’interface interne entre les départements Recherche et Commercial mais également d’identifier les meilleurs partenaires dans l’écosystème. J’y vois la mise en application de la maxime de Peter Drucker, célèbre théoricien du Management :
L’innovation, ce n’est pas un flash de génie. C’est un travail difficile, qui devrait être organisé comme une activité régulière de chaque unité de l’entreprise, et ce à chaque niveau du management
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